La Terre promise est toujours de l'autre côté du désert | Pv Blue |

Dernière édition par Toscane le Ven 09 Oct 2009, 19:12, édité 1 fois

Un soleil accablant tombe sur la surface ondulée du désert du sud. Pourtant la petite silhouette qui se détache à l’horizon ne faillit pas, elle continue d’avancer. Inlassablement. Elle sait où ses pas l’amènent, elle sait que c’est le seul moyen pour elle. Le choix lui est douloureux mais elle n’a pas d’autre alternative. Le gibier s’est fait trop rare pendant trop longtemps pour qu’elle songe à rester vivre au milieu du désert. Au loin elle aperçoit déjà d’immenses étendues vertes, des montagnes aussi, des forêts, des lacs… Tout ce qu’elle n’a jamais connu. Mais notre petite silhouette ne regrette pas sa vie dans le désert, elle l’a endurcie, l’a rendue forte et agile, silencieuse et efficace. Elle porte fièrement l’instinct de chasseur qui coule dans ses veines. Elle lui fait honneur en s’attaquant à des proies sans cesse plus dangereuses car elle sait que la taille ne fait pas tout. Le scorpion fait bien plus de dégâts et bien plus rapidement que l’énorme élan des forêts de feuillus.

Elle avance, elle avance, les rayons du soleil caressent doucement sa silhouette tandis qu’elle se campe fièrement sur la dune et observe ce qui se déroule sous ses yeux attentifs. Elle n’est plus qu’à quelques mètres de la fin du désert. Là où sa nouvelle vie commence. Elle inspire profondément. Un petit nœud anxieux tord son estomac. Aura-t’elle la force de survivre à cette terre que l’on nomme Black Wolf ? Elle qui n’a jamais connu que la chaleur des jours, le froid glaçant des nuits et le sable à perte de vue voilà que son horizon se transforme, elle voit pousser des montagnes, des forêts d’arbres les envahissent, des rivières se creuser au milieu de plaines fleuries. Les couleurs qu’elle avait pour habitude de voir disparaissent dans un océan de vert, de rose, de bleu et de jaune. L’ocre et le beige du désert sont devenus un arc-en-ciel vif et coloré. Elle descend du monticule de sable, ses pattes s’enfoncent une dernière fois dans le sable brûlant. Elle y pense avec mélancolie. Tout à coup, elle n’est plus sûre de faire le bon choix. L’autre monde l’effraie. Trop de relief. Trop de couleurs. Trop de loups.

Toscane s’arrête soudainement, figée par sa peur. Paralysée. Non ! Cela fait trop longtemps qu’elle y pense, trop longtemps. Elle y a mûrement réfléchi. C’est la seule solution. Dernier regard vers son désert, son passé. Son cœur se serre. Elle avance de nouveau et le soleil couchant renvoie à son côté l’ombre d’une immense louve noire. Toscane l’observe et se trouve aussi grande qu’elle maintenant. Son ombre, fidèle alliée quand les rayons tapent trop fort et qu’on se sent seul. La jeune louve la considère encore quelques secondes puis reporte son regard sur ce qu’il y a devant elle. Cette fois elle n’hésite plus, bien qu’elle ait encore peur elle continue d’avancer. Elle n’est plus qu’à quelques centimètres de sa nouvelle vie. Dès qu’il n’y aura plus de sable, sa vie changera. Elle dira adieu à sa mère, à son désert, au soleil… Car il ne sera jamais le même que sur le sable saharien. Sur ces terres trop riches, il n’est qu’une pâle imitation, qu’une faible chaleur par rapport à celui qu’il devient lorsque viennent les heures les plus chaudes de la journée. Toscane le connaît pour avoir appris à s’en protéger, à s’en servir lorsqu’elle était louveteau. Aujourd’hui elle porte son nom. Toscane Sun. Soleil de Toscane. Elle est liée à l’astre du jour comme certains sont liés à la lune, au vent ou aux étoiles.

Elle ralentit l’allure en passant la dernière zébrure de sable. S’arrête, se retourne. Soupire puis part vers sa nouvelle vie. A peine deux minutes qu’elle marche dans ce nouveau territoire qu’elle rencontre un autre loup. Aussi blanc qu’elle est noire. Aussi mâle qu’elle est femelle. Sitôt sur la défensive, Toscane gonfle son pelage et dévoile une rangée de crocs impressionnants pour une femelle. Peu habituée, pour ne pas dire pas du tout, à rencontrer d’autres êtres de son espèce elle agit comme elle l’a toujours fait dans le désert. C'est-à-dire en posant tout de suite un rapport de dominance et en s’arrangeant pour être la plus forte. Il n’y a que comme ça que l’on survit dans le désert. Elle grogne un peu pour intimider le mâle, qu’il sache qu’elle est peut-être en chaleur mais qu’elle n’a aucun désir de portée. Ayant rarement parlé avec d’autres loups, elle ne l’interpelle pas et se contente de se camper fièrement sur ses quatre pattes pour impressionner le loup blanc.

Comme a son habitude, le jeune loup blanc se balade dans la forêt ou dans la plaine, pourtant en cette fin de journée, il a décidé d’aller dans le sud, plus précisément près du désert. Là ou la chaleur est insoutenable et ou la nuit est glacial, ce n’est vraiment pas un lieu accueillant, et en n’y repensant, Blue est bien heureux d’être entrée sur Black Wolf par un autre passage que le désert, certes le cimetière n’était pas plus accueillant, avec sa terre sèche et craquelé et cette bande de charognard qui cherche a vous tuer, mais le désert … regorge de danger encore plus grand. Le solitaire sort des l’ombre, par la même occasion il se met à découvert. Blue ne peut s’empêcher de regarder avec une certaine admiration l’étendue de sable brulant. Il s’approche de ce sable doré, le canidé pose une patte sur la langue de sable, hésite une dernière fois, puis décide finalement de s’y engager. Il ne veut pas aller bien loin, juste voir ce que le désert peut offrir comme vie. Blue s’arrête l’espace d’un instant, il regarde en arrière et voit les arbres qui semblent l’appeler afin que le loup revienne sous leur protection rassurante, mais il n’est pas peureux. Le solitaire regarde droit devant lui, le vent vient soulever le sable et le fait virevolter dans tous les sens. Le loup blanc baisse la tête et met sa patte sur son nez pour se protéger les yeux. Le sable réussit pourtant à lui piquer les yeux, alors a cette désagréable sensation, Blue fait demi-tour, il retourne dans la forêt.

Le sable brulant lui a blessé ses coussinets, pourtant son regard est toujours rivé sur le désert, dedans quelque chose l’attire une force inconnu. Mais le solitaire résiste a cet appel, car si jamais il entre dans le désert, on ne le reverra jamais. L’astre d’or était un ennemi dans ce paysage inconnu, comment pouvait on, vivre dans un lieu si inhospitalier ? Blue ne le sera surement jamais et puis a quoi bon le savoir, a quoi cela l’avancerait-il ? Rien, quand un enfant né, il sait d’instinct ce qui peut lui être dangereux et ici, sur Black Wolf, le désert est un de ces lieux. Le loup blanc se détourne du désert et s’enfonce un peu plus profondément sous les arbres. Il décrit un large cercle et revient sur ses pas, il attend patiemment sous la fraîcheur des arbres. De là ou il se trouve il peut voir une grande partie du désert. Le canidé pointe ses oreilles en avant, cet appel venant du désert continu son chant, comme un chant qui doit attirer les âmes perdus dans un piège. Seulement Blue connait les dangers et pour rien au monde il ne s’y aventurerait une seconde fois. Pourtant bientôt, il la voit cette fine silhouette au loin, sur le sable doré elle n’est encore qu’un point noire. Le loup blanc se lève et sans bouger observe ce point noir qui se déplace dans le désert. Par instant elle semble s’arrêter, comme indécise, pour le solitaire ce comportement est étrange, mais en même temps normal. Lorsqu’on voit les arbres ou l’herbe, on se précipite vers ce bonheur. Mais peut être que la silhouette redoute un mirage, spécialité du désert, il y a quoi devenir fou.

Blue se rapproche un peu plus de l’orée du bois, il ne peut quitter la petite silhouette qui continue de se rapprocher. Le loup blanc attend qu’elle se rapproche de lui, il peut voir la silhouette d’un loup, un loup ou plutôt une louve, aussi noire que la nuit sans lune. Lorsqu’elle arrive sur l’herbe verdoyante, le loup blanc reste caché dans les buissons. Le solitaire regarde chaque mouvement de la louve, lorsqu’elle s’engage dans la forêt, Blue ne peut s’empêcher de la suivre. Le loup blanc reste a distance, mais bientôt il accélère le pas, et sans le vouloir il vient de faire une erreur. Au lieu de se retrouver derrière la louve, il vient de se placer devant. Le canidé en profite pour l’observer, elle semble un peu plus petite que lui, quant à son âge, les deux loups doivent avoir le même a quelques mois prêts sans doute. La louve noire montre aussitôt des crocs impressionnant pour une femelle. Elle essaye de se montrer menaçante et impressionnante afin d’effrayer le loup blanc. Blue, n’étant pas vraiment impressionner enfin juste par ses crocs, se dresse fièrement sur ses pattes et relève la tête, son regard doré croisant celui de la louve. Il trouvait ce jeu ridicule, chercher a impressionner l’autre pour savoir qui était le meilleur, très peu pour lui. Et puis si la louve engageait un combat, lui ne souhaitait pas se battre, après tous il ne lui voulait rien de mal. Mais le loup blanc ne se soumettrait pas devant elle pour autant. Elle portait une odeur de solitude, comme lui, elle n’appartenait donc à aucune meute de Black Wolf, et il ne l’avait jamais vu dans les parages.

Après quelques minutes, le loup blanc baissa la tête légèrement, et regarda la louve noire, elle ne lui faisait pas peur. Elle savait peut être se débrouiller, elle venait peut être du désert, mais lui avait été élevé par un monstre. D’une voix calme et polie, le jeune loup demanda :

-Ne trouvez vous pas ce jeu ridicule ? Je ne me soumettrai pas devant vous et je suppose que vous non plus.

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Nullement impressionné par les tentatives d’intimidation de Toscane, le loup blanc se dressa fièrement devant elle et leva légèrement la tête. Aucun des deux ne bougea d’un poil pendant quelques minutes, ils se dévisagèrent en silence. La jeune louve ne desserrait pas les crocs et son organisme se saturait lentement d’impatience. L’autre loup baissa la tête et fixa d’un œil indifférent les prunelles incandescentes de Toscane. Il ne semblait pas effrayé, il avait même l’air de passer au-dessus de tout cela. Cela ne lui donnait pas un air suffisant et hautain pour autant, il l’interpella d’une voix polie aux intonations graves caractéristiques des mâles.

« Ne trouvez vous pas ce jeu ridicule ? Je ne me soumettrai pas devant vous et je suppose que vous non plus. »

Toscane perdit toute contenance d’un seul coup. Cessant de montrer les crocs et de faire le gros dos, elle redressa la tête avec un air de franche surprise. Abasourdie par le comportement du loup, elle ne répondit pas tout de suite et avança vers lui pour lui tourner autour. L’observant consciencieusement, elle finit par dire d’une voix neutre :

« En ce cas, comment saurons-nous qui est plus fort que l’autre ? »

Le plus étrange dans cette situation c’est que la jeune louve avait posé exactement la même question à sa mère lorsque celle-ci avait commencé à l’instruire sur les rudiments de la chasse et du combat. La loi du désert était la suivante : celui qui reste à sa place, reste sur place. Au milieu des dunes, il fallait être en constant mouvement, en constant rapport de force pour survivre. Ne pas rester sur place. Telle était la leçon que lui avait donnée sa mère. C’était ainsi que la grande louve brune était morte, un petit matin. Elle s’était éteinte le cœur fier et un sourire dans le regard. Elle n’avait jamais été battue. Seule la plus grande des adversaires avait eu raison d’elle. Toscane était fière d’avoir eu cette louve comme mère. Dans son sang coulait la même fierté, la même impétuosité et le même désir de se battre et de gagner.

Malgré leurs différences, le loup blanc avait immédiatement vu qu’elle ne se soumettrait pas. Pour ça, Toscane était prête à lui accorder le temps qu’il voudrait. Elle ne le lui dirait pas évidemment. La solitaire cultivait le culte du secret avec une force acharnée. Elle n’aimait pas être prévisible. Elle voulait être comme le désert et le soleil. Indomptée. Cessant de tourner autour du loup blanc, elle se plaça face à lui et s’assit. Le museau en l’air, elle renifla son odeur avec attention. Les effluves de bois, d’eau et de fleurs inconnus effleurèrent son museau sensible. Il ne venait donc pas du désert mais des terres vertes qu’elle avait aperçues du haut de la dune de sable. Lentement la curiosité s’insinua en elle. Comment était-ce de l’autre côté du désert ? Se doutant que le meilleur moyen de le savoir était d’interroger l’inconnu, Toscane lui demanda d’une voix intriguée.

« Qui êtes-vous ? D’où venez-vous ? »

Pourquoi votre pelage est blanc ? Pourquoi pas noir comme ma mère et moi ? Comment est-ce de l’autre côté ? Y-a-t’il d’autres loups blancs comme vous ? Pourquoi n’êtes-vous pas en meute comme tout le monde ? Quoi je suis seule ? Mais non moi je viens du désert !
L’esprit de la solitaire fut soudainement envahi de questions, un flot fourmillant qu’elle réfréna à grand peine. Elle n’avait pas l’habitude de rencontrer des loups blancs et qui plus est courtois et poli avec elle. C’était tout à fait contre-nature pour elle.

Blue continuait de soutenir le regard de la louve noire, celle-ci cessa de montrer les crocs et de faire le gros dos. Elle semblait surprise d’une telle réponse, et n’y comprenait pas grand-chose, la louve se mit alors a tourner autour du grand solitaire. Blue ne bougea pas il ne cessa de la regarder et suivie chacun de ses mouvements, comme intrigué. Cette solitaire ne l’effrayait en rien, elle était surement comme beaucoup de solitaire simplement méfiante envers les inconnus. Petit, le loup blanc avait appris qu’il fallait ce méfié de l’inconnu sans pour autant le fuir. La solitude apprend les dures évidences de la vie, il suffit de faire un faux pas et tout peut basculer en quelques secondes. Malgré qu’il n’ait pas peur, le solitaire reste méfiant vis-à-vis de cette inconnue. Le canidé s’assit tranquillement toujours en regardant la louve qui continue de décrire un cercle autour de lui. Blue écoute sa réponse, et la louve le surprend dans ses paroles, il ne peut s’empêcher de faire de gros yeux. Puis le loup blanc esquisse un sourire avant de répondre :

-En effet, cela mérite réflexion, mais que gagne t on à savoir qui est le plus fort ? A mon avis, on peut discuter sans se battre, et puis imaginons que vous gagniez, changeriez vous de comportement vis-à-vis de moi ?

Répondre par une question, ce n’était pas vraiment une réponse, mais trop tard les dés était jetés, Blue espérait tout de même ne pas avoir froissé la jolie femelle. Le jeune loup blanc se demandait comme on pouvait survivre dans le désert, était il aussi grand qu’il paraissait ou bien seulement une impression ? Enfin bon, la réponse en elle-même ne l’intéressait pas, la meilleure réponse, est celle qu’on découvre soi-même. La louve semblait réfléchir, Blue voulu se lever, mais déjà la louve avait arrêtée de tourner autour de lui et s’était placée face à lui, la noire s’assit. Le jeune loup fut surpris de voir la louve humer fortement l’air, pour lui malgré qu’il avait beaucoup voyagé, il connaissait ces odeurs, il les avait déjà senti dans d’autres lieux semblable à Black Wolf. Mais elle, louve noire venant du désert, ne semblait pas connaitre ses odeurs particulières qu’est la verdure. Mais d’un autre côté comment pouvait on naître et vivre dans le désert ?

Mais avant qu’il est put lui poser la moindre question déjà, la louve noire en avait posé une, trop tard. De toute manière il avait du temps et il pourrait sans doute lui poser ses questions plus tard. Elle lui demandait son nom et d’où il venait. D’autres loups qui seraient venus des forêts ou des plaines n’auraient pas prit la peine de poser une telle question. Cette louve était vraiment à part, un peu bizarre, mais elle semblait fort sympathique. D’une voix toujours très calme et polie, Blue répondit a son interlocutrice :

-J m’appelle Blue … et, je viens de terre lointaine … un peu comme cette terre.

Blue s’était retournée pour lui désigner d’un signe de tête la forêt, mais des questions lui brulait aussi les lèvres, il hésita à lui poser, craignant que la louve refuse de se livrer un peu à lui, qui était pour elle un parfait inconnu. Puis, se disant qu’il n’avait rien à perdre et que la louve noire pourrait refuser de répondre il se lança lui aussi dans deux questions.

-Et vous, quel est votre nom ? Vous venez du désert ?

La deuxième question était stupide, elle venait forcément du désert, puisqu’il l’avait vu arriver. Mais bon la louve comprendrait sans doute le véritable sens de la question et puis sinon, il pourrait toujours la reformuler.

Dernière édition par Toscane le Ven 09 Oct 2009, 19:12, édité 1 fois

Le loup blanc ne semblait pas du même avis qu’elle sur le fait de savoir qui serait le plus fort. Il lui apparaissait que ça n’avait guère d’importance puisque le comportement vis-à-vis de l’autre ne changeait pas. Toscane n’était pas d’accord, enfin presque pas. Si elle avait dominé cet inconnu, elle aurait eu la satisfaction d’avoir gagné un autre combat. Là elle restait sur sa faim, son désir d’indépendance était piqué en plein dans sa curiosité. Au-delà de son besoin d’être la plus forte pour ne pas être en danger, elle voulait maintenant savoir qui des deux seraient le plus fort. Par simple curiosité. Le loup blanc avait éveillé son intérêt et elle ne parvenait pas à le freiner. Les habitudes étaient apparemment bien différentes entre les terres verdoyantes et le désert du Sud. Toscane n’aurait jamais imaginé qu’un tel gouffre pouvait séparer deux êtres de la même espèce. Mais bon... cela importait peu dans le fond. Ne disait-on pas que par le monde il y en avait pour tous les goûts et toutes les couleurs ?

Malgré les accès de brusquerie de la louve, l’inconnu ne se départissait pas de son calme et de son ton poli. Lentement, la sérénité qui émanait de lui commençait à effleurer la personnalité vive et brûlante de Toscane. Pour le moment, elle refusait de se laisser aller, de se détendre. Elle ne connaissait pas ce loup. Elle ignorait même son nom. Enfin plus maintenant… Blue. Il venait d’une terre lointaine, semblable à celle qui s’étendait derrière Toscane. La solitaire suivit la direction qu’indiquait le museau du loup, son regard rencontra les grands arbres, les montagnes, les vallées. Sa gorge se serra, elle retourna la tête pour avoir le désert en arrière-plan. Le loup blanc patienta quelques secondes puis lui demanda à son tour son nom et si elle venait du désert. Toscane réprima un sourire. Bien sûr qu’elle venait du désert, il l’avait vu arriver par là. Cependant elle se douta qu’il posait la question selon un autre sens, celui là même qu’elle avait utilisé pour lui demander d’où il venait.

Elle hésita tout d’abord à lui répondre. Lui donner son nom c’était lui offrir une part d’elle. Toscane avait toujours été libre de toute relation, elle n’avait jamais tissé de liens avec d’autres loups. En grandissant, elle s’était sans cesse répéter que si cela arrivait, elle quitterait la terre de ce loup et partirait vers d’autres contrées. Maintenant qu’elle était en face d’un autre loup qui lui demandait son nom, elle se sentait presque incapable de le lui refuser. Après tout, il avait donné le sien, sans détour et sans mensonge. Elle pouvait bien lui rendre la pareille sans pour autant s’attacher profondément à lui ? Oui, elle pouvait.

« Toscane. Oui je viens du désert, je suis née et j’ai grandi dedans. »

On sentait une once de fierté dans sa voix. Sa mère qui avait connu le désert et les vallées verdoyantes lui avait appris combien la vie était difficile dans les dunes de sable, combien elles avaient du mérite d’y avoir survécu. Toscane n’avait jamais vu d’herbe bien verte, elle s’était donc contentée d’écouter sa mère et de suivre son raisonnement qui lui apparaissait comme tout à fait logique. Cela ne l’avait pas empêché aujourd’hui de quitter le désert mais c’était pour une raison purement alimentaire. Une vague de chaleur plus forte que les années précédentes avait dévasté les oasis et fait fuir le maigre gibier des sables. Toscane serait certainement morte de faim si elle n’avait pas pris la décision de quitter le désert. Soudain curieuse de savoir la raison pour laquelle le loup blanc avait quitté sa terre, Toscane pencha la tête sur le côté et l’interrogea, rompant le silence avec sa fougue habituelle :

« Pourquoi êtes-vous parti ? »

La louve noire ne semblait pas vouloir se détendre, peut être voulait elle se battre réellement? Ce qui était certain pour le loup blanc c'est que la louve ne lui faisait pas confiance. Après tous il ne se connaissait pas, et lui n'avait donné que son nom. Surement qu'au fond de lui, il ne lui faisait pas tout a fait confiance non plus, et la vie lui avait apprit que pour qu'une personne fasse confiance on devait d'abord donner sa confiance a l'autre. Et pour le coup, Blue redoutait de devoir se battre contre la belle, et puis il n'en avait pas envie. Il n'avait plus combattu depuis ce jour ... e jour qu'il gardait en mémoire, et qui le hantait depuis longtemps.

Malgré le calme qu'il laissait émaner de lui, le solitaire était au plus profond de lui agité, mais il ignorait la raison. De plus la solitaire était elle aussi agitée, mais elle venait du désert, et la vie qu'on y mène est certainement différente de la vie des collines verdoyantes. Le regard doré du loup se posa sur la louve puis sur le désert, rien que le fait de ne pas voir d'arbre ou de touffes vertes lui faisait passer l'envie de s'aventurer dans l'enfer du désert. Puis après un instant de réflexion il regarda de nouveau la louve au sombre pelage, elle voulait savoir qui était le plus fort des deux, et bien pour le blanc un combat ne servait à rien, se serait elle, louve du désert qui l’emporterait dans un combat. Car elle venait du désert, et elle avait affrontée le soleil brulant.

Blue attendait patiemment d’avoir la réponse a sa question, la solitaire hésitait, encore une preuve qu’elle ne lui faisait pas confiance. Pourtant après un instant, la louve lui répondit, elle se nommait Toscane, et elle avait vécue toute sa vie dans le désert. A cette réponse, le loup blanc écarquilla ses yeux ambre, vivre dans le désert était une rude épreuve, mais y être né, cela devait donner un tempérament aussi brulant que le soleil lui-même. Cependant Blue cacha vite sa surprise, il était impressionné et en même temps il s’en doutait un peu. Et pour le coup il ignorait qu’elle réaction avoir en présence de la demoiselle sans la froisser. Alors d’une voix calme il répondit :

- Et bien … je ne sais quoi dire, a part que je suis impressionner. Je ne suis jamais allé dans le désert, mais je sais que ce n’est pas un lieu accueillant ou du moins en apparence.

Blue baissa la tête, un peu gêner de sa réponse, mais que pouvait il lui dire d’autre a part qu’il était impressionner de savoir qu’on pouvait vivre et même naître dans le désert sans pour autant en mourir. Toscane pouvait être fière d’avoir survécu aux épreuves du désert. Mais la louve noire enchaîna sur une question, Blue releva la tête l’espace d’un instant, avant de baisser une nouvelle fois les yeux, il coucha même légèrement les oreilles. Puis sur un ton calme et toujours bien poli il répondit doucement :

- La terre ou j’ai vécu était devenue vide, la famine et la maladie s’y était installé. Là-bas, j’y ai perdu ma famille ou du moins une partie. Mon père refusait de quitter sa terre, alors je suis parti avec mon frère et ma sœur pour tenter de trouver une terre ou l’on pouvait espérer survivre …

Blue émit un léger rire, puis ajouta a l’attention de la louve noire.

- Tout à l’heure je vous ai dit que je ne souhaitai pas me battre, et c’est que je ne me suis pas battu depuis longtemps et que j’ai fait quelque chose de mal en quittant ma terre. J’ai fait une erreur et je ne veux pas en faire une autre.

Dernière édition par Toscane le Ven 09 Oct 2009, 19:11, édité 1 fois

Les erreurs… Toscane en avait fait si souvent à son arrivée sur terre. De jour en jour, elle avait appris à ne plus en commettre. Elles faisaient parfois trop de peine pour que la jeune louve se permette d’en faire avec désinvolture. Sa mère lui avait souvent répété que les erreurs étaient les seules choses à nous faire grandir vraiment. On apprenait d’elles, on les évitait, on devenait meilleur que la veille, on cherchait à atteindre les étoiles.. Toscane avait compris que le temps renforçait la gravité des erreurs et la durée du pardon. En grandissant, on pardonnait moins facilement. Elle considéra gravement le loup blanc, comprenant en cet instant ce qu’il pouvait ressentir.

On n’est jamais sûr que nos choix soient les bons. Il faut que quelqu’un nous donne son avis pour qu’on puisse s’en rendre compte. Visiblement Blue avait le sentiment d’avoir commis une erreur. De ce qu’il avait dit, Toscane pouvait en retirer deux choses. Premièrement il s’était battu contre un autre loup. Deuxièmement ce loup n’avait pas une quelconque impression avec le solitaire, un combat contre un inconnu ne laissait pas ce genre de sentiment, cette amertume sur la conscience… Un de ses parents ? Quelqu’un de sa famille, de sa meute ? Il ne lui avait pas avoué qui et Toscane ne le forcerait pas à dire ce qu’il taisait. Ca n’était pas d’une importance capitale. Penchant la tête sur le côté pour observer le loup blanc, elle se rendit compte que l’envie de l’écouter et de le comprendre naissait en elle. Sa méfiance disparaissait lentement à mesure que le temps passait. Blue était resté tout au long de leur conversation poli et agréable. Il n’avait pas besoin de savoir qui des deux était le plus fort. Toscane… de moins en moins. Elle n’y voyait plus d’intérêt vu que cela n’intéressait pas le loup blanc.

Assise, la queue enroulée autour de ses pattes, elle regarda Blue droit dans les yeux dès qu’il leva la tête et déclara d’une voix tranquille, assurée :

« Si tu fermes la porte à toutes les erreurs, la vérité restera dehors. En avouant ses erreurs, on met la raison au présent et le tort au passé. »

Un léger sourire flotta sur ses babines sombres. Elle ne prenait pas parti de son histoire, elle se contentait de lui offrir les conseils que la vie avait fait mûrir en elle, ce qu’elle avait appris de sa vie dans le désert. Se relevant soudainement, Toscane trotta jusqu’au loup blanc, le frôla avant de le dépasser et de lancer à tue-tête :

« Viens, tu me raconteras en chemin. J’ai envie de voir de plus près ces arbres verts. Il n’y en a pas dans le désert ! »

Elle ralentit l’allure pour que Blue la rejoigne et tourna la tête pour voir s’il la suivait. Au loin elle voyait le désert. Une bouffée de tristesse serra son cœur, le temps des adieux était venu. Elle ne reviendrait plus dans le désert tant que son heure ne serait pas venue. Sa décision avait été prise le jour où elle avait choisi de quitter la chaleur du sable ocre. Elle mourrait sur le tapis d’or qui l’avait vu naître. Elle inspira une bouffée d’air frais et tourna finalement la tête vers la forêt qui envahissait son champ de vision. Sa nouvelle vie commençait ici. Elle avait l’impression de naître à nouveau, de tout reprendre de zéro. Lorsque ses pattes foulèrent la terre brune, elle ne tressaillit pas et goûta avec délice ce contact mou et frais sur ses coussinets.

Blue regarda la louve noire dans les yeux, elle lui donna un conseil, le loup blanc fil la moue puis esquissa un léger sourire. « Si tu fermes la porte à toutes les erreurs, la vérité restera dehors. En avouant ses erreurs, on met la raison au présent et le tort au passé. ». La passé était loin désormais et la vérité n'éclaterait peut être plus jamais, mais laissé les erreurs au passé était peut être la meilleur solution afin de poursuivre le présent. Blue leva les yeux au ciel et regarda un nuage flotté dans l'azur, il se perdait doucement dans ses pensées, non il ne raconterait pas à Toscane son passé, sinon elle ne voudrait pas restée avec lui, mais un jour ... peut être il lui expliquerait. Alors si elle le désirerait encore il pourrait combattre afin de déterminer qui serait le plus fort même si pour Blue le résultat ne faisait aucun doute.

Le solitaire baissa les yeux et les posa sur la solitaire, oui ce serait elle qui gagnerait ... Mais bientôt le loup blanc fut sortit de sa réflexion par la louve qui venait de se lever, elle le frola et un frisson parcourut le corps de l'animal. Puis Toscane commença à s'éloigner il put même l'entendre parler: « Viens, tu me raconteras en chemin. J’ai envie de voir de plus près ces arbres verts. Il n’y en a pas dans le désert ! »
Alors le solitaire se leva a son tour s'ébroua pour enlever la poussière et les brindilles collés à son doux pelage puis d'abord en marchant se dirigea vers la louve noire, après une minute Blue accéléra l'allure voyant la louve l'attendre. Le jeune mâle vint se placer à côté de la solitaire, le jour et la nuit marchait côte à côte. Blue en la rejoignant remarqua comme une pointe de tristesse dans les yeux de Toscane, mais il préféra garder le silence.

Blue regardait devant lui ne laissant dans son champs de vision que les grands arbres, gardiens de la forêt et des êtres qui l'habitait. Contrairement au désert, le solitaire sentait que dans ce milieu il était invincible contrairement au désert. Blue risqua un regard vers la louve, elle était sure d'elle et la méfiance qu'elle avait dégagée à leur rencontre semblait s'être totalement dissipée, dans le cas contraire elle était très bonne comédienne. le loup blanc reporta son regard doré sur les grands arbres.

- Qu'est ce que vous allez faire maintenant ? Enfin je veux dire ...

Blue ne termina pas sa phrase redoutant de blesser la louve en lui faisant remarquer qu'elle changeait complètement d'univers même s'il ne se faisait aucun souci pour elle.

A la lisière de la forêt, Toscane ressentait plus que jamais la déchirure qui s’était opérée en elle juste avant. Elle était dans le nouveau monde. Son nouveau monde si elle le souhaitait. Elle le contempla quelques secondes puis reporta son attention sur Blue qui venait d’arriver près d’elle. Légèrement plus haut qu’elle, il paraissait plus imposant avec son pelage ébouriffé. Toscane lui adressa un mince sourire. Il l’interrogea sur ses projets, qu’allait-elle faire à présent qu’elle avait quitté le désert ? La jeune louve noire réfléchit avant de lui répondre. La raison qui l’avait poussée à quitter le désert était cette soudaine carence de gibier, même pour le désert c’était étonnant. Elle n’avait pas voulu mourir de faim alors elle avait suivi le chant de l’eau qui l’avait guidé tout d’abord jusqu’à une oasis où elle avait d’ailleurs attrapé un gros lièvre imprudent, puis une fine ligne de verdure avait percé l’horizon au loin. Elle s’était dirigée par là bas et avait atterrie ici. Elle ne savait donc pas vraiment ce qu’elle faisait sur ces terres mis à part ne pas mourir de faim. Ignorant encore que l’absence de proie touchait tout le continent. Curieuse de nature, elle voulait à présent en savoir un peu plus sur ces vastes plateaux verts, ces montagnes, ces vallons qui n’existaient pas dans le désert. Elle répondit donc franchement au loup :

« J’ai en tête de faire le tour du monde. Enfin… de ce monde que je ne connais pas encore. Je ne sais encore par où je vais commencer mais ce qui est sûr c’est que j’irais partout. »

Son regard luisait déjà d’excitation à l’idée d’entreprendre ce voyage initiatique pour l’âme. Subitement, elle réalisa le panel d’odeurs qui lui chatouillaient le museau depuis qu’elle avait traversé la première ligne des arbres. Entrant comme en transe, subjuguée par tous ces effluves, la louve se mit à humer l’air. Il sentait le sol, la mousse et les champignons. Se dressant contre un tronc, elle posa ses deux pattes avant sur l’arbre et le sentit à son tour. Il y avait quelque chose de frais et de léger dans son odeur, peut-être était-ce les noisettes accrochées à ses branches ? Elle continua sa découverte olfactive avec une fleur, un lys. Enivrée de ces parfums et oubliant totalement la présence de Blue, Toscane se roula dans le tapis de feuilles mortes avec délectation. Son pelage s’imprégna de cette odeur boisée et puissante qui échappait tout de même à son odorat. La forêt ne se laissait pas sentir, elle venait à elle quand elle s’y attendait le moins. La louve aimait cette sensation, voilà pourquoi elle s’était envahie de ce fumet. Elle en ressentait toute la force intérieure à présent.

Prenant à nouveau conscience du loup blanc, elle resta couchée sur le flanc mais tourna la tête vers lui. Une lueur de ravissement brillait dans ses yeux lui donnant l’air d’un louveteau découvrant les merveilles de la Nature. Ce qui était presque le cas pour Toscane.

« Excuse-moi. Je ne suis pas habituée à toutes ces odeurs. Chez moi, dans le désert, ça ne sent que le sable, le soleil et le vent. Parfois la mort quand tu passes près d’un cadavre mais je ne restais jamais bien longtemps. »

Elle se releva finalement, s’ébroua vigoureusement pour se débarrasser des morceaux de feuilles collés à son pelage noir et tourna la tête en direction du cœur de la forêt. L’excitation de son voyage fit accélérer le rythme de son cœur. Elle adressa un sourire sincère à Blue et lança :

« Le monde m’appelle. Je suis heureuse d’avoir fait ta connaissance. J’espère que nous aurons l’occasion de nous revoir, je te parlerais peut-être de ce que j’ai découvert sur ces terres. Que le vent te porte et que la Lune guide tes pas, Blue. »

Et sur ces mots, elle se glissa entre les arbres et disparut dans l’obscurité de la forêt. Ombre parmi les ombres.

La Terre promise est toujours de l'autre côté du désert | Pv Blue | 353328

( Je te rep surement demain ^^ )

Blue attendait une réponse de Toscane, qu'elle réponde ou non à sa question. La louve noir après un petitinstant de réflexion posa à nouveau les yeux sur le solitaire, elle esquissa un mince sourire. Le loup blanc la regatdait fixement tout en continuant d'avancer. Toscane finit par répondre franchement qu'elle voulait tout voir. Sur le coup Blue parut étonné et écarquilla les yeux, mais un sourire vint rapidement s'afficher sur son visage, il laissa voguer son regard devant lui avant de répondre simplement:

- Partout, c'est bien. Mais il ne faut pas oublier de profiter de la vie.

Autrefois, lui aussi voulait voir tout ce qui pouvait se voir dans ce monde, mais ce rêve était celui de l'enfant qu'il avait été. Les temps avaient changés et maintenant le loup blanc voualit vivre sans se soucier de rien. Autrefois les loups prenaient le temps de vivre chaque instant de leur vie, mais au fil des générations, les loups ont voulut voir tous ce qui les entouraient, sans prendre le temps de vivre simplement. Ils voulaient tout voir, trouver les plus belles merveilles du monde, mais ce qu'"ils ingnoraient c'est que la plus belle chose était sous leur nez, mais ils ne s'en apercevaient que bien trop tard. Blue avait apprit que la vie était trop courte pour être gâché et que prévoir le lendemain n'avait rien d'excitant et la vie devenait monotone. Cependant lorsqu'on ne sait pas de quoi demain est fait on vit pleinement en oubliant ses problèmes, la vie devinet alors plus facile à porter. Le solitaire perdue dans ses pensées fixait le sol et quand il les leva pour regarder Toscane, celle ci était en train d'humer l'air, pour découvrir toute les enteurs de la forêt. Blue s'arrêta et la regarda faire. La louve noir se roula dans un tas de feuilles mortes. Le solitaire ne put s'empêcher de sourire. Il pencha légèrement la têt sur le côtés. Elle ressemblait à un louveteau découvrant le monde qui l'entoure, ses yeux brillait, Toscane s'excusa. Mais Blue se leva et s'approcha d'elle, il palnta ses yeux ambre dans ceux de la louve noire et répondit:

- Se n'est pas grave, je comprends très bien. Mais avec le temps tu n'y fera plus vraiment attention.

Blue s'écarta légèrement et al regarda se relever puis fixer le coeur de la forêt. Toscane adressa un sourire sincère au solitare et ajouta qu'elle devait partir car le monde l'appelait. Le loup blanc s'écarta encore un peu et à son tour plongea son regard dans le coeur de la forêt, puis tournant la tête vers la solitaire il répondit.

- Alors j'ai hâte d'être à notre prochaine rencontre. Et si tu as besoin d'aide, même si j'en doute fort, tu peux compter sur moi ...

Blue afficha un large sourire, puis il regarda sa nouvelle amie disparaître dans les ombres de la forêt. Lorsqu'il ne put la voir il tourna sur sa droite et partit a son tour, s'enfonçant dans le coeur de la forêt.

» Promise Of Blood [Validé]
» * Le Désert du Sud
» Blue - Solitaire
» { Eh Boy ! } Réservé à Blue
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