...parce que personne ne croit plus aux contes pour enfants
parce que chacun sait que ce qu'il se trouve à la fin du chemin...
Le volcan avait déversé sa fureur il y avait quelques mois, ce sont des êtres capricieux qui n'évoluent pas au même temps que nous, plus lent peut-être, mais toujours imprévisibles. Quoi que, ce matin là tout le monde l'avait senti, les quelques animaux assez naïfs pour y être allés avaient fuis, même le vent avait apporté une odeur acre de cendres. Le volcan Rouge s'était réveillé, et sa lave pâteuse s'était déversée sur des kilomètres, recouvrant les précédentes coulées, abattant les jeunes arbres et végétation qui avaient eu le malheur d'y repousser.
Aujourd'hui une croûte bordeau s'était formée, par delà la brise, s'était une odeur piquante, de fumée qui vous prenait à la gorge. Pourtant lorsqu'on n'a rien à perdre que sa propre vie, et que celle-ci n'a pas vraiment d'importance à vos yeux, ou que le simple fait de se mettre en danger, de pimenter ce train train monotone vous fait envie, on y va. Sky y alla, ses pattes parfois chauffées par la surface encore tiède du volcan, son grondement s'était tu, pour mieux reprendre plus tard. Il y avait mit toute la journée, mis courant, mis marchant, mais à ce moment précis il l'avait dépassé.
Devant lui s'étendait à présent une vague de brume épaisse, stagnante au dessus de sources chaudes. A cette époque, elles devaient être brûlantes, à part quelques unes peut-être. Le mâle noir s'avança au bord de la roche, tout autour de lui n'était plus que brouillard. Ses sens diminués, le loup fixa un point de plus en plus distinct à l'horizon. Ce ne fut que lorsque la silhouette traversa le rideau de brume, qu'il reconnut une forme lupine...