Fiez-vous aux rêves... [Réservé à Over Life]

Invité

...car en eux est cachée la porte de l'éternité.

[Khalil Gibran]

�Méfiez-vous des apparences. Toujours. Jamais l'on ne dit toute la vérité en se montrant au grand jour ; les plus méchants ont des têtes de gentils et les doux des allures de costauds.
Oui, c'est vrai tout cela. Mais comment reconnaître le bon du mauvais ? Un simple coup d'œil ne suffit.

J'en suis la preuve vivante. Moi, Fenrir. Fille de roi et sœur du Prince héritier.�

Il fait un temps radieux aujourd'hui. Comme toujours, les nuages se baladent innocemment dans le ciel bleu azur, tandis que quelques oiseaux de passages se laissent porter par le vent frais. Les grillons chantent ; leurs compagnes sauterelles ne sont pas en reste. Oui, vraiment, cela annonce l'été...
D'un pas lent et paisible, une masse de poils légèrement ocre se déplace le long du canyon, déplaçant un léger nuage de poussière et de sable. Sa tête, plus foncée que le reste du corps, est légèrement baissée afin d'éviter les grains qui volent, petites choses susceptibles d'atterrir dans ses yeux gris acier.
Toujours alertes, ils passent de la droite à la gauche très rapidement. Rien ne leur échappe ; personne ne peut se soustraire à leur interrogatoire silencieux. De la Trinité, c'est elle, Fenrir, qui possède les iris les plus perçants. Pratique pour repérer une cible...
Mais là, point question de proie. Juste une promenade, pour échapper à l'activité bruyante de la meute. Pour voir d'autres endroits ; connaître d'autres univers... D'autres gens aussi...
Un bruit, très léger au demeurant, casse pourtant ce charment tableau. C'est un crissement, celui que l'on entend lorsqu'on marche sur le gravier. Les deux oreilles de Fenrir se lèvent, et elle se tient, là, droite, prête à intervenir...

"-Sors de ta cachette petit Black, je t'ai entendu."

La voix est incroyablement mélodieuse ; douce également. C'est ça la particularité de Fenrir ; une manière de parler fort élégante, pour un physique de monstre.
Une bizarrerie de la nature, en quelque sorte.

Je me baladai sous un ciel azur, caché par de nombreux nuages, sur le sol sec, comme si ici les nuages ne faisaient que passer.. Mon petit corps se frayait un chemin presque partout. Il n'y avait pas vraiment de végétation, plus des cailloux, ou plutôt des rochers, car ils n'était pas vraiment petit. L'ennuie me prenait par le cou. Il n'y avait personne, il faisait chaud ; supportable ; et même pas un jouet pour s'amuser, faire passer le temps..

Le sol était par moment recouvert de gravier. Je trottinais joyeusement sur celui-ci. Je pensais être seul, alors au diable la discrétion. Qui viendrait dans un endroit, certes magnifique, mais aussi désert ? Le bruit de mes coussinets sur le gravier était minimal, mais pas inaudible. Le sol était chaud, j'y posa mon museau pour repérer un petit animal, ou même des traces d'un quelconque loup qui serait passé par là, ou qui y serait encore. Une voix douce retentit. Je mit quelques secondes à comprendre qu'un loup, ou plutôt une louve était en train de me parler, moi qui croyait être tout seul ici.

« Sors de ta cachette petit Black, je t'ai entendu. »

Je me tourna, et je vis la louve. Je ne l'avais même pas remarqué, tellement j'étais concentré dans mon délire et dans ma solitude. Elle aurait pu être là depuis des heures, je ne l'aurais sans doute pas remarqué. Je m'approcha, méfiant. C'était une louve bien séduisante, mais dans son regard, on croirait voir une énorme touche d'arrogance. Peut-être qu'une illusion. Je ne pouvais rien dire, je ne la connaissais pas. Je décida de m'approcher. Quel loup lâche oserait s'attaquer à un louveteau ? Un loup qui à un coeur de pierre et sans moral.

« Qu'est s'tu fais là ? »

Invité

Répondre à une remarque par une question. Originale mais agaçant également. Enfin bon... C'est un gosse après tout.

"-Je me balade, petit curieux."

Même avec un accent d'agacement, la voix de la louve au pelage d'automne est toujours aussi mélodieuse. Les yeux, aiguisés, se tournent vers la petite silhouette leur faisant face.

Un soupir. Seul.

Fenrir s'ennuie au quartier général des Blacks. Il n'y a rien à voir ni à faire ; les mioches, quand ils ne sont pas barrés à droite à gauche comme celui-là, jouent avec Hannibal, qui se prête bien volontiers à leurs jeux puérils. Quel gosse... Mais peut-être que celui-ci sera plus sympathique à la discussion. Après tout, l'habit ne fait pas le moine.

"-Je pensais que les louveteaux n'avaient pas le droit de quitter la meute."

Une simple remarque. Même pas jetée avec le moindre soupçon de sarcasme. Non, vraiment, il ne s'agit là que d'une pure constatation. Une brise fraîche fait se lever la fourrure ocre de la louve, tandis que celle-ci, iris fermés, savoure son petit moment de calme. Cet instant de paix qui survint entre chaque réponse ou question de l'interlocuteur...
Si jeune soit-il.

Over Life se mit assis, les yeux remplis de curiosité. Il attendait avec impatiente la réponse de la louve. Pourquoi me direz-vous ? Car il avait vraiment envie de rencontrer de nouveaux loups, se faire des amis, et surtout faire passer le temps un peu plus vite, car dans le Canyon de la Fin des Temps, l'ennuie vous prenait par le cou, et ne vous lâchait plus avant que vous aillez trouver un compagnon de jeu ou de dialogue. Le petit louveteau devait surtout alimenter la conversation pour ne pas que la louve se barre. Mais faire la conversation à une grande louve, quand on est un petit louveteau, ce n'est pas si facile que ça en faite.

« Je me balade, petit curieux. »

Enfin ! Ce qui paraissait être 1 an n'était en faite que quelques petites secondes. Le temps passait si lentement, que l'on pourait carrément s'endormir debout. Over fit un tel sourire, que n'importe qui aurait craqué de pitié pour ce petit bout d'chou. A peine eut-il le temps de réfléchir à ce qu'il pourrait dire, que la louve enchaîna.

« Je pensais que les louveteaux n'avaient pas le droit de quitter la meute. »

Over life rigola. Il était un peu trop sur de lui, pensant que rien ne pourrait lui arriver, qu'il n'était plus un gosse de 3 mois.. Bien qu'il n'avait même pas encore 1 an. C'est toujours la même chose. Les jeunes se sur-estime, croient qu'ils n'ont plus besoin d'adulte pour les surveiller...

« J'suis pu un gosse ! »

Ce n'était pas un ton agressif. Peut-être avait-il un peu haussé la voix, mais ce n'était pas dit d'une manière méchante. C'était juste pour défendre son cas. Il n'était plus un p'tit loup.

Invité

Devant la face légèrement boudeuse du louveteau, qui défendait avec force son appartenance prochaine avec le monde des grands, Fenrir eut un sourire délicat et tout à fait charmant. Elle ne se moquait pas ; au contraire. Ses souvenirs d'enfants lui faisaient penser à ses propres petites colères, de même nature. Soutenant corps et âme que la louve ocre faisait partie de l'univers des guerriers ; et qu'elle était capable, au même titre que n'importe qui d'autre, de se battre sur le champ de bataille.

La brise avait légèrement baissé en intensité. Quelques grains de poussière passaient devant les yeux couleur acier. Ceux-ci se ferment l'espace d'un instant, comme pour former une barrière impénétrable ; il s'agit d'éviter toute douleur involontaire. Des pupilles blessées ne sont d'aucune utilités pour un chasseur tel que le loup. Le pelage, ébouriffé, est parsemé de quelques taches de poussière qui indiquent le chemin parcourue par Fenrir ; longs, ses poils retiennent pas mal de choses, dont l'eau.

"-Tu te promènes tout seul ? Ce n'est guère prudent tu sais."

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