Ange & Démon

Il était une fois un Ange. Cet Ange se promenait sur les merveilleuses Terre qui voilà quelques mois l'avaient accueillit et dont il ne pouvait plus se séparer. Il avait trouvé ici, amour, amitié et mieux encore, une famille. Une meute qui lui permettrait d'effacer de son esprit tout ce passé tumultueux et empli de souffrance.

Eve.

Il était une fois un Démon. Ce Démon se promenait sur les merveilleuses Terres qui voilà quelques mois l'avaient accueillit par obligation et qu'il ne voulait pas quitter avant d'en avoir terminé avec ses "jouets". Ici il avait trouvé celui qu'il persécutait depuis des années et autres proies qu'il prenait malin plaisir à tourmenter.

Hades.

Cette journée s'annonçait sans embûche. Juste une belle journée comme les offrait si souvent le printemps. Pas de nuage. Un magnifique soleil et juste ce qu'il faut d'air frais et de vent pour ne pas succomber à une chaleur accablante.

Et pourtant...

Ce jour allait signer la rencontre entre deux âmes. L'une pure comme les premières neiges. L'autre sombre comme le Volcan Rouge.

Il semblerait que la terre tremble a chacun de ses pas. Elle l'a sentit et dès que son regard s'est posé sur cette masse informe et noir comme la nuit, noir comme l'enfer, elle a compris. Elle a su qui il était et ce qu'il représentait.

Danger.

Alors de tout son corps elle s'est mise à trembler.

Trop tard.

Cerné par les Roches. Prise à son propre piège. Émerveillée par la beauté des lieux elle n'a pas pris garde et s'est enfermé dans cet étau d'humidité que sont les merveilleuses Chutes de l'Evasion.

- N'ai pas peur Eve. Je ne te ferai aucun mal.

Voix rauque et fausse qui enlaidis le paysage. Mouvement nerveux de la queue de la part de la petite louve qui n'a de cesse de reculer, dos au mur.

- Tu mens. Je sais qui tu es. Vas t'en! Et ne t'avise pas de t'approcher une nouvelle fois d'Ouranos.

Claquement de mâchoires mal assuré.

- Des menaces? Et que comptes tu me faire, regarde toi. Tu es aussi frêle et fragile qu'un épis de blé au mois de juillet.

Rire sarcastique.

Il s'avance à mesure qu'elle tente de reculer mais elle ne peut plus faire un seul pas en arrière. Coincée.

- Prise au piège ma jolie. Comme un oiseau en cage et crois moi, rien que pour ce que tu représentes pour lui, je vais te couper les ailes.

Grondement sourd.

Plus elle tremble, plus il rit.

Il est si proche qu'elle peut le sentir. Il hume l'air comme s'il avait devant lui un morceau de viande encore chaud et saignant. Et puis les choses s'accélèrent. En un éclair sa vie est détruit et ses flancs broyés par les puissantes pattes et les griffes du loup noir. Son cou lacéré par ses crocs. Elle peut toujours hurler, personne ne l'entendra. Et avant même qu'elle est eu le temps de s'enfermer dans une bulle d'oublie, d'abstraction, il en a terminé avec elle. Violemment il la pousse contre la paroie rocheuse et elle s'écroule comme une poupée de chiffon. Brisée, à l'intérieur tout comme à l'extérieur. Car bientôt grandira en elle le fruit de cette étreinte forcée.

Il a déjà disparu. Elle voudrait disparaître à son tour. Prostrée contre les roches, elle attend que le monde s'écroule tandis que des larmes roulent sur son pelage gris.

Présence réconfortante. Voix familière, apaisante.

Il est là.
Tout ira bien maintenant.

Non tout n'ira pas bien. Cet brute sans coeur l'a détruite. Il a broyé son corps et déchiré son âme. Recroquevillée sur elle même, elle n'est plus rien. Plus rien qu'une petite louve qui s'en veut d'avoir cru au bonheur l'espace de quelques semaines. Tout était si simple, trop simple, trop beau pour être vrai.
Les larmes coulent toujours sur son pelage gris et son corps est secoué de tremblements violents et saccadés. Alors dans un geste désespéré elle se colle contre lui, celui qui lui apporte tant, et enfouie sa petite tête dans son pelage automnale.

- Ouranos. Je ne veux pas qu'il te fasse du mal. Tu devrais partir. Et si jamais il revenait ...

Nouveaux tremblements. Nouveaux sanglots.