Souvenir d'Enfance... x Malia

Souvenir d'Enfance...

Une paysage magnifique. Mais le petit problème, aucun loup dans les environs. Le ciel est bleu, les oiseaux chantent, soudain, un loup brun entre sur le territoire.

Invité

Ce n’est un secret pour personne, l’odeur ne ment jamais. Mais vous êtes-vous déjà demandé si celle-ci correspondait bien à la personne que vous cherchiez ? Non, bien sûr que non, vous donner votre confiance total en ce sens qui vous à maintes fois sauvé la mise. Pour les courageux qui auraient osé défier leur nature, ne vous sentez pas seul. Tiens expliquons à ces ignares ce que « surmonter » veut dire. Surmonter une chose c’est, en un sens, en bafouer l’importance et les conséquences que cela entraînerait, parfois oublier le danger pour ne s’attribuer qu’un seul et unique but. Oui c’est égoïste mais le bonheur propre n’était-il pas de première nécessité ? Qui ici pourrait vous dire qu’il n’a jamais fait quelque chose dans son propre intérêt, ou pire encore, d’aider quelqu’un pour que les conséquences lui soient bénéfiques. Ces gens là n’ont aucune morale, et d’ailleurs nous n’en avons aucune. La morale ce n’était rien d’autre qu’une idée vague de ce que les gens attendaient de vous, maintenant que vous savez que tout le monde s’en fiche éperdument : vous pouvez vous la coller derrière l’oreille pour attendre que tout ce qu’on vous a inculqué sèche au soleil. A l’évidence vous vous sentez tous comme à chacun différent « Jamais je ne ferai ça ! », ne vous inquiétez pas, des gens qui se croyaient importants il y en a plein les cimetières.

Mais revenons sur ce sens qu’est l’odorat, implacable odorat, remarquable odorat. Non, en faire l’éloge est inutile vous savez déjà tout sur son sujet. Malia le suivait aveuglément comme la majorité des autres, à cet instant les retombées lui importaient bien peu et le reste n’avait à ses yeux aucun impacte. La louve n’avait donc pas rêvé, son frère existait bel et bien et ce n’était pas son odorat qui allait se tromper à sa place. Mais quelle fut sa surprise lorsque au lieu de tomber sur un « frère » a proprement parlé, elle tomba sur un loup aux babines retroussées. Aucun doute c’était Nadal, Nadal c’était le seul lien qui l’avait poussé à croire en ce souvenir si trouble, trouble au point qu’elle avait douté de son existence. C’est donc comme une bouteille à la mer que sortit ce nom qui lui évoquait si peu :

- « Nadal ? »

Elle était convaincue que c’était lui, même si cette marque odorante ne lui indiquait rien de précis, elle était persuadée qu’elle avait quelque chose en commun avec ce que Malia cherchait.

Malia ? C’est bien toi ?

Qu’as-tu fais pendant tout ce temps ?

Invité

Quel merveilleux instant que celui de l’échange mutuel de leur nom, une telle chose ne se reproduirait certainement jamais. Certains appelleraient ça une occasion en or mais là encore le terme était beaucoup trop faible comparé aux sensations que cette rencontre incluaient. Le fait que celui qui était désormais Nadal, le tangible, rangea ses crocs prouva qu’encore une fois l’odorat ne se trompait que rarement. « Malia c’est bien toi ? » et comment que c’était elle ! Et pour rien au monde elle ne cèderait sa place à une autre. « Tu l’aimes déjà n’est-ce pas ? » lui susurrait une voix mélodieuse et lointaine, trop vague et distante pour que ce soit le cerveau seul qui soit commanditaire de cette réflexion. Le cœur y avait sûrement mis son grain de sel. D’ailleurs parlons-en, celui-ci se mit à battre si fort qu’elle était persuadée que son interlocuteur devait l’entendre, même ses tempes se mettaient à lui rappeler son émotion.

- « … »

Elle n’eut pas le temps de faire plus qu’une demie inspiration que Nadal lui avait dores et déjà sauté dessus en la couvrant de baiser. Cet entrelacement entre un loup et une louve ne pouvait être que fraternel, un magnifique duo venait de se reformer. Bien sûr l’instinct guida les premiers gestes de Malia, ces coups de langues si familiers qu’elle n’avait pas fait depuis des lustres prirent enfin place dans sa vie sociale. Encore souriante et excité d’avoir retrouvé son frère elle ne sut quoi dire lorsqu’une autre question fusa de la bouche de Nadal. Un simple instant lui suffit à trouver enfin une réponse :

- « Je t’ai cherché… Je suis si contente de te voir. »

C’était si simpliste comme réplique qu’elle faillit se corriger et lui raconter les escapades dans les bois et autres activités qui ne valaient plus rien. Nadal n’était pas du tout comme elle avait pu se l’imaginer, cependant aucune déception, pas la moindre trace de regret. Au final, il n’était pas comme son imaginaire l’avait créé, il était mieux.

Nadal était, pour ue des premières fois de sa vie, très heureux. Il avait retrouvé la seule louve qui avait une place dans son soeur. Rien ne pourrait rendre le loup malheureux à ce moment préci. Nadal souriat. Puis, le loup retira son sourrir, repensant à sa mère. Il fallait qu'il dise à Malia que leur mère était morte. Nadal recula d'un pas et baissa peu la tête. Puis, sans réfléchir, il se lança.

- Ma...Maman est...Morte ! -

Puis, le loup se ravança, espérant ne pas avoir fait beaucoup de peine à sa soeur, vu la manière dont il lui avait annoncé. Puis, le loup consola vite sa soeur.

- Je suis désolé de te le dire comme ça, mais je ne savais pas comment te le dire autrement ! -

Nadal baissa la tête une seconde fois et raconta à Malia, comment il avait trouvé leur mère.

- Je me promenais dans la forêt, et je l'ai vue, au sol, je me suis précipité la retrouvé mais il était trop tard. Je l'ai donc entérrée dans la forêt, et c'est pour cette raison que je suis partit, te laissant seul. Je ne voulais pas te faire de peine, mais je ne pouvais pas resté. -

Pour une des premières fois de sa vie, Nadal avait une larme qui coulait sur son pelage brun. Il fit une léchouille à sa soeur, après lui avoir tout dévoiler.

» Malia, soeur de Nadal.